Qu’est-ce que la cognition ?
Depuis quelques années, avec l’explosion de la quantité d’informations disponibles, la place de plus en plus importante des réseaux sociaux dans la société et l’avènement de l’intelligence artificielle, les sciences cognitives apparaissent comme des disciplines scientifiques incontournables pour les institutions et les industriels.
Mais que signifie réellement le mot cognition ? Est-ce une simple faculté cérébrale ou décrit-il un ensemble plus vaste d’activités ? Et comment peut-on s’en servir pour améliorer le quotidien des personnes ? C’est ce que nous allons vous expliquer dans cet article.
Définition de la cognition
D’une manière générale, la cognition (du latin cognitio – connaissance) cherche à étudier, identifier et modéliser des processus comportementaux et mentaux dans le but de les rendre transférables et exploitables par l’être humain. Parmi ces processus, nous retrouvons ceux liés aux fonctions de connaissance comme :
- La mémoire
- Le langage
- Le raisonnement
- L’apprentissage
- L’intelligence
- La résolution de problèmes
- La prise de décision
- La perception
- L’attention.
Ces processus cognitifs ont été identifiés par des psychologues de l’Université de Harvard, notamment Jerome Bruner et George Miller, à partir du milieu des années 1950. En réaction aux limites du béhaviorisme de l’époque (l’apprentissage validé par un système de récompenses ou de punitions), ils ont modélisé le fonctionnement de la pensée comme une régulation constante entre perceptions et actions, unifiant ainsi l’ensemble des processus mentaux.
De nos jours, le terme cognition englobe non seulement les mécanismes de traitement de l’information qualifiés de « haut niveau » tels que le raisonnement, la mémoire, la prise de décision et les fonctions exécutives en général, mais aussi des processus plus fondamentaux, dits de « bas niveau », tels que la perception, la motricité et les émotions.
La cognition s’étend également au-delà du cadre strict de la cognition humaine pour inclure tous les processus « intelligents », qu’ils se manifestent chez les animaux non humains ou soient mis en œuvre au sein de systèmes artificiels, tels que les ordinateurs.
Les différents domaines d’application des sciences cognitives.
Les travaux actuels sur la cognition cherchent à répondre à deux types de question :
- Comment comprendre et modéliser la capacité des individus (humains ou non) à évoluer dans un environnement et à accomplir des tâches difficiles avec des ressources limitées.
- Comment trouver des réponses à des problèmes complexes avec une marge d’erreur acceptable.
Partant de ces questions essentielles, l’Institut Cognition vise à fournir aux entreprises un pool de compétences pour une meilleure prise en compte des capacités humaines dans la conception de technologies et de services novateurs. Cette approche a pour objectif d’accroître leur potentiel d’innovation et leur compétitivité.
Notre savoir-faire s’étend à des domaines tels que :
L’alimentation
Les aliments par leurs textures, leurs couleurs, leur aspect, ou leur packaging excitent nos perceptions visuelles, olfactives, et gustatives. Ces perceptions activent le nerf vague et déclenchent l’appétit. Par ailleurs le lien entre alimentation et santé est désormais acquis. La cognition, par l’étude des facteurs cognitifs liés à l’alimentation, peut donner des pistes objectives sur comment bien manger en se faisant le plaisir, tout en préservant voire en améliorant sa santé.
La santé
La cognition interroge aussi la personnalisation de la santé et donc l’adaptation du parcours de soin à l’individu. Ce parcours peut être modélisé comme un ensemble de variables et de données physiologiques et comportementales, ouvrant la voie à la prédiction précoce des maladies et à la préservation des ressources cognitives avant, pendant et après les traitements.
L’éducation
La cognition répond aux défis actuels auxquels l’éducation est confrontée. Elle apporte un éclairage sur les stéréotypes négatifs, les effets du genre, la permanence des acquis, le rôle de la mémoire, l’apprentissage à distance, etc. Comme pour la santé, les enjeux d’un parcours éducatif personnalisé relèvent en grande partie de la cognition. Cela s’étend aussi à l’activité sportive (un esprit sain dans un corps sain) où le coaching personnalisé est une des avancées attendues.
L’écologie
Préserver la planète et les espèces qui la peuplent (y compris la nôtre !) exige des changements drastiques que ni les politiques publiques peu lisibles et percluses de biais ni les grands discours ne peuvent obtenir. C’est un enjeu de changement de paradigmes et de règles auxquels l’anthropologie, la psychologie et la cognition peuvent contribuer efficacement. La cognition, notamment par ses avancées sur le comportement collectif, peut ainsi éclairer le fondement de la décision politique et les axes de changement sociétaux.
La sécurité et la qualité renforcées.
Les failles de sécurité sont en majorité le fait de défaillances humaines (pilote, conducteur, cheminot, chirurgien, centrales énergétiques, etc.). La cognition apporte un éclairage sans précédent sur l’erreur humaine, l’anticipation, la double tâche ou encore les effets de tunnellisation. La qualité de production, enjeu de compétitivité majeur connexe à la sécurité et souvent pointé du doigt en cas d’accident ou de panne, dépend de l’efficacité des agents. Les défaillances sont généralement dues à des cycles de travail et/ou à une organisation inappropriés, à de ressources humaines et à des fonctions cognitives mal engagées.
La mobilité et les transports
Ce domaine englobe divers segments de marché, tels que l’aéronautique, l’automobile, le ferroviaire, le transport naval, le e-transport (co-voiturage), etc. La cognition aide les entreprises des ces secteurs sur aspects tels que la sécurité, la navigation intelligente et les systèmes autonomes, la gestion intelligente du trafic, la multimodalité, l’expérience du voyageur, ainsi que les questions liées au vieillissement, à l’autonomie et au handicap.
Les loisirs, les sports, e-commerce, domotique.
Dans des domaines très concurrentiels comme les équipements personnels ou les produits et services en ligne, la cognition permet de répondre à des problèmes émergents tels que la rupture générationnelle, l’émergence de nouvelles valeurs, les questions de sécurité et de vie privée, la personnalisation et l’expérience utilisateur, l’acceptabilité des systèmes, ainsi que le concept d’habitat intelligent.
La finance.
Dans un monde où l’argent n’est plus aussi palpable qu’avant, où de nouvelles monnaies apparaissent, les notions de sécurité, de confiance, de vulnérabilité financière ont une place peut-être plus importante qu’avant. La cognition peut ainsi aider à rassurer les personnes les plus démunies face aux progrès techniques. Grâce aux avancées en finance comportementale, elle permet également de repérer et de prévenir les comportements à risques.
L’Institut Cognition fait le lien entre votre entreprise et les centaines de chercheurs de nos 22 laboratoires répartis sur tout le territoire français, qui possèdent toutes les compétences et l’expertise pour répondre aux grands enjeux de demain.