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Eric CASTET– LPC

Eric CASTET– LPC

Eric Castet – LPC

Racontez-nous brièvement votre parcours

Après une thèse de Neurosciences à Paris VI et un post-doctorat londonien, je suis rentré au CNRS en 1995 à Strasbourg. Mes travaux de psychophysique visuelle portaient initialement sur les processus visuels précoces permettant la perception du mouvement. Par la suite, et après mon arrivée à Marseille, mon approche psychophysique s’est enrichie de la mesure oculométrique me permettant ainsi d’étudier l’interaction entre la perception visuelle et les mouvements oculaires (« vision active »).

Enfin, il y a une dizaine d’années, j’ai mis à profit ces travaux sur la « vision active » pour initier un projet portant sur les processus visuels, oculo-moteurs et cognitifs impliqués dans la malvoyance. Le coeur de ce projet vise à mieux comprendre les facteurs limitant les performances des patients atteints de dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA: plus d’un millions de patients en France). J’ai travaillé soit directement avec ces patients dans des études cliniques, soit avec un simulateur de rétinopathie développé dans mon équipe. Une part importante de ces recherches est translationnelle avec pour objectif de développer de nouveaux outils d’aide visuelle pour les malvoyants.

Quelles sont les expertises de votre laboratoire ?

Il y a dans notre laboratoire une large palette d’expertises alliant des techniques expérimentales de mesures du comportement et des outils d’imagerie cérébrale, l’ensemble de ces mesures pouvant faire l’objet de modélisations sophistiquées. Une partie de cette expérimentation est réalisée sur des sujets atteints de pathologies affectant les capacités perceptives ou cognitives (ex. DMLA) ou de différents types de déficits cognitifs (ex. dyslexie).

Quelles opportunités offrent pour vous la recherche bilatérale ?

La recherche bilatérale avec les entreprises nous permet d’appliquer les résultats de certaines de nos recherches translationnelles afin de développer par exemple des outils d’aide visuelle pour les malvoyants.

Quels sont pour vous les bénéfices de faire partie de l’Institut Cognition ?

L’institut Cognition nous permet d’augmenter la visibilité de nos expertises et de nos travaux vis-à-vis des entreprises. Et inversement, l’Institut nous fait découvrir que certaines entreprises ont des besoins qui présentent des recoupements théoriques avec nos propres intérêts.

Avec quelle entreprise avez vous pu travailler, sur quels projets ?

L’entreprise Essilor International a financé un projet que j’avais proposé pour développer un système d’aide à la malvoyance intégré dans des lunettes de vision augmentée. Cette entreprise a financé un doctorat et un post-doctorat en neurosciences dans lesquels nous avons développé, implémenté et testé expérimentalement une preuve de concept du système que je proposais.
Ces travaux ont donné lieu à un dépôt de brevet et les principaux résultats ont été publiés récemment (Aguilar, C., Castet, E., 2017. Evaluation of a gaze-controlled vision enhancement system for reading in visually impaired people. PLOS ONE 12, e0174910. Lien).

Que diriez-vous à une entreprise pour la convaincre de recourir à la recherche via l’Institut Cognition ?

L’institut offre aux entreprises une carte, on pourrait même dire un « menu », des compétences majeures de la recherche française en sciences cognitives. Pour élaborer cette carte, les thématiques des scientifiques, qui sont habituellement présentées dans un langage très technique, ont été traduites dans un langage plus clair pour le monde entrepreneurial. Les scientifiques et les laboratoires qui font partie de ce réseau ont fait leurs preuves sur le plan scientifique, ce qui offre une garantie sérieuse concernant les projets qu’ils sont susceptibles de porter. D’autre part, ces scientifiques en choisissant de faire partie de l’Institut ont exprimé leur intérêt pour une éventuelle collaboration avec des entreprises. Ainsi, il me semble qu’une entreprise devrait pouvoir trouver rapidement dans cette carte de l’Institut des interlocuteurs scientifiques fiables et motivés.

Publié le 16 11 2017